Séjour femme 2013-F10 du 03 au 09 novembre 2013 Chamonix

enfants


03 nov. 2013 au 09 nov. 2013

Au jour le jour Cliquez pour découvrir chaque journée en images.

Jour 1 : On s'équipe et en route pour la première balade
Une semaine tonique !
Depuis dimanche soir, notre hôte de marque Christine, nous réserve un planning d’enfer. 
Plus le temps d’écrire, plus le temps de lire, plus le temps de téléphoner, plus le temps de penser à vous (chères familles)… Juste le temps de s’occuper de nous… c’est si rare!
Ici, on nous cocoone, on nous chouchoute, on nous papouille, on nous « énergétise ». 
Le ton est donné, le rythme aussi : « 4 accords » (de Toltèques), « 4 plaisirs » à consommer par jour et sans modération! 
Le premier, ce sera le Qi Gong avec Marc (ou l’inverse : Marc avec le Qi Kong). On respire, on s’étire, on pivote… on porte même des « cups of tea » sans les renverser. Trop fort.
Le second plaisir de la journée : une marche sous la pluie! Trop bon! Equipées de pied en cap (de pluie), le groupe au grand complet brave la météo et foule les chemins du Bois du Bouchet. 
Christine, inquiète de voir nos langues déjà si bien déliées en rando, freine nos ardeurs par des respirations « afghanes » qui oxygènent un max nos petites cellules : les bonnes (nombreuses) et les défaillantes (cette semaine, on leur fait la peau!).
Telles les héroïnes de la célèbre comédie musicale, nos parapluies et nos pas s’entremêlent dans une chorégraphie improvisée (qui hésite entre la bourrée et la macarena : à préciser).
Certaines ont tiré le tiercé gagnant de la journée : elles ont eu droit et au yoga et aux massages. Les veinardes!
 
Enfin, en joker, on nous offre un 4ème plaisir de taille : l’Emotionnal Freedom Technical (EFT en raccourci) qui devient vite une seconde langue pour les initiées : on se tape la tête, les mains, le thorax …même si je « m’aime ». 
Ni adeptes du Parkinson, de Toc ou de troubles du comportement (faut pas croire qu’on cumule quand même), on s’énergétise, c’est tout !
ENERGIE : c’est notre maître mot de la semaine ! Alors, ça tombe bien : nous en avons à revendre!
 
Allez les filles, on respire… Faut encore tenir 4 jours.
Jour 2 : la belle randonnée jusqu'au Chalet du Chapeau (1576 m)
Chapeau les filles !
Ce matin, nous avons définitivement abandonné nos parures de « nanas » citadines : les sacs à dos sanglent désormais nos épaules, les goretex et polaires emmitouflent nos p’tits muscles encore endormis, les chaussures de montagne enveloppent nos « petons » plus habitués aux escarpins. Christine, décidément obnubilée par le rythme quaternaire, nous invite à dérouler notre foulée de la façon qui suit : 1) oser la première enjambée 2) assurer la tenue du bâton 3) engager la deuxième enjambée 4) s’assurer que le 2ème bâton suit ! Eh, bien, on n’est pas arrivé au bout de cette épopée qui nous entraîne vers la source de l’Arveyron et sur les traces des anciens glaciers… qui… devinez quoi ? datent du Quaternaire pardi !!
Nos pas s’enchaînent au gré de la magie des montagnes : sorbier des oiseleurs, épicéas, mélèzes, sommets enneigés… deviennent nos compagnons de marche. On entend l’Arveyron bouillonner, on entrevoit les séracs de la Mer de Glace, on devine par intermittence, les arrêtes majestueuses de la République. On y est toutes ! Au sommet ! Bravo les filles ou plutôt Chapeau ! Merci Christine, Bikhram, Sylvie… pour votre patience.
La redescente aurait été difficile si nous ne savions par avance, que Bruno, notre maître cuisinier, ne nous avait mitonné pendant notre absence, avec amour, de fabuleux petits plats, aussi bons que beaux, dont seul lui possède le secret ! Pour l’instant… Ah, qu’il va être dur de côtoyer à nouveau,  notre réalité quotidienne. Qu’il est doux de se mettre les pieds sous la table ; qu’il est bon de se laisser servir ; qu’il est agréable d’abandonner les gants Mappa… La redescente va être terrible !
Mais avant d’amorcer cette chute (de statut), que diriez-vous d’une petite relaxation ou d’un petit massage… à moins que vous ne préfériez une petite expérience en réflexologie ou en naturopathie. Très classe ce programme hebdomadaire. Le nombre de reconversion professionnelle risque d’être conséquent à la fin de la semaine. Au moins, on sait ce dont on ne veut plus ! Un grand pas en avant sur notre quête légitime d’Etre libre,  même si celui-ci ne se compte pas, cette fois-ci, en mètres de dénivelée… Coup de Chapeau encore une fois à tous ces grands professionnels qui nous accompagnent le long de ce chemin…physique et spirituel. Chic, demain on prend de la hauteur –encore plus- on grimpe !!
Jour 3 : journée escalade et tyrolienne
RELEVER LE DEFI  
Aujourd'hui, c'est la journée de tous les défis. 
Au menu : escalade en salle, descente en rappel et tyrolienne le matin. Seconde séance d'EFT l'après-midi. Gravir un mur et sentir son corps  redescendre au sol, viser un objectif en plein ciel... Puis, se poser, réfléchir à ce qui nous arrive, chasser les stress, les inquiétudes, les mauvaises pensées...La salle d'escalade de la Maison a de quoi impressionner : 12 mètres de haut, des murs bien verticaux, des prises aux tailles très différentes. Pierre et Roland, les deux guides chamoniards venus nous encadrer nous font un petit échauffement et nous apprennent à mettre le baudrillier, faire le noeud de huit, assurer l'autre. Nouer, dénouer, faire confiance aussi à celle qui vous assure. La vie est aussi une cordée où il  faut bien choisir ses co-équipiers... Puis, la grimpette. Roland qui stimule (« on est payé au linéaire, allez les filles ! »), Pierre qui apaise. Maîtriser le vertige, monter toujours plus haut, coûte que coûte malgré le bras qui rappelle, parfois à l'ordre... Puis, la descente, les pieds en trépied, les bras écartés, une descente chorégraphique, la tête ailleurs et l'amie qui assure, en bas.   Une éclaircie s'annonce. Vite, on déchausse les chaussures d'escalade (moins confortables encore que des talons aiguille, c'est peu dire...) , on se rhabille. 
Et en avant pour un petit tour de tyrolienne dans le jardin. Là encore, faire confiance, lâcher prise et partir dans le vide, face à l'aiguille Verte, avec Roland et Bikram qui nous réceptionnent. La peur initiale est  vite surmontée par les plus angoissées. Oui, on y arrive toujours. Tous-jours.  
Retour à la salle pour la descente en rappel. Monter une via ferrata, maîtriser les mousquetons, arriver à 10 m de haut,  s'assurer. Et hop, descendre tranquillement à la verticale, sans s'inquiéter...  Comprendre que la vie, c'est une montée, (pénible lorsqu'il faut vaincre la maladie, surmonter les traitements) mais qu'ensuite, il y a la redescente, pas si simple lorsqu'on a tout donné dans la montée. La montagne est tout un symbole. Pas étonnant que nous soyons ici.... 
L'après-midi, séance d'EFT, et cette fois-ci, c'est un retour sur soi, sur le mental pur. Caroline nous apprend à chasser les émotions néfastes, à dénouer (là aussi..) les noeuds intérieurs en agissant sur nos méridiens que nous tapotons en parlant. L'une de nous se « dévoue » pour raconter son parcours. Expliquer pourquoi elle est en colère. Colère contre son employeur qui a agi comme un muffle, alors qu'elle était tout juste enceinte. Colère de découvrir son cancer deux mois plus tard... Elle s'inquiète à l'idée de revenir à son travail. Avec elle, nous l'aidons à expulser ses émotions, son envie de revanche sur elle-même, cette décision qu'il lui faut prendre sous peu. L'émotion est très forte entre nous. Des larmes apparaissent. Larmes de tristesse mais aussi larmes d'émotion et de lâc her-prise, à vivre cette écoute intense et cette bienveillance commune. Bienveillance, c'est le mot-clé de ce séjour. Assurément...
Jour 4 : magnifique randonnée sous le soleil jusqu'au Chalet de Chailloux ( 1923 m)
Rêv(e)-eVOLUTION !
Le soleil est là, dans le ciel et dans nos cœurs. Il nous accompagne tout au long de la progression de notre randonnée vers les Chalets Chailloux … encore plus longue, encore plus haute. Et pourtant, étonnamment notre corps répond mieux, nos jambes se font moins lourdes, notre souffle (de vie) s’allonge. L’effort n’est plus (ou presque plus) souffrance, il devient plaisir : plaisir de se sentir bouger, plaisir de re-ssentir la vie, gonflées d’une énergie …vitale. Toutes, on profite de l’instant présent. On profite de cette carte postale géante qu’on nous offre grandeur nature. On goûte chaque couleur d’automne ; on apprécie de « tremper » nos pieds dans la neige (même si Christine nous en avait promis des tonnes !). On emmagasine toute cette lumière, cette chaleur extérieure pour enfin devenir égoïstes, et la faire nôtre. 
Christine nous offre un Rêve pour de vrai. Nous avons la tête dans les nuages (ouf ! aujourd’hui ils sont fictifs) devant tant de Beauté à saisir. Et nous, femmes habituées au combat, nous apprenons enfin à lutter, dans ce cadre, différemment. 
Le contact physique de nos pieds avec le sol,… avec la Terre, nous ancre, nous enracine solidement dans une nouvelle réalité. Notre poitrine qui se gonfle et se dégonfle au fil de l’effort, s’ouvre et accueille désormais avec générosité et bienveillance l’Air qui nous entoure. Le feu de la colère qui pouvait encore nous tordre le ventre, s’apaise par ce massage régulier des vibrations de nos pas. La sueur qui auréole nos tee-shirts, nous permet d’éliminer. L’eau de nos gourdes (et quoi que dise Roland, on est loin d’en être !!) nous régénère et nous permet de faire la peau à toutes ces toxines. Même si nous restons nous-mêmes, nous ne sommes plus les mêmes ! 
Désormais, nous sommes matures (pardon les jeunes) pour affronter le groupe de parole animé par Anna et Sylvie. Confiantes devant la bienveillance de groupe, nous sommes prêtes à exposer nos craintes, nos attentes de cette semaine à A chacun son Everest, nos peurs aussi. Tout ne sera pas résolu. Cet espace ne s’apparente pas à une psychothérapie de groupe. Mais ensemble, par petits groupes, en grand groupe, nous listons les obstacles et surtout nous sérions les ressources… externes bien sûr mais souvent celles qui se trouvent à notre disposition, en nous. 
Qui a dit que ce stage n’était pas une Révolution ?
Un rêve, oui. Une évolution, certes. Une Rêv(e)-évolution. C’est certain.
Jour 5 : dans les cimes grandioses au dessus du Montenvert, entre air et eau (aux T(h)ermes de St Gervais)
Entre Terre et Eau
Ca y est, le beau temps est de la partie. Soleil et ciel bleu en vue, c'est l'heure du Montenvert. Nous prenons le train pour la mer de Glace, avec Roland pour guide. Arrivée à la gare du Montenvert (1913 m d'altitude) Roland nous fait un petit cours de géologie glaciaire et de panorama (Les Drus,l'Aiguille Verte, les grandes Jorasses, l'Aiguille de la République  .). Puis, nous montons dans la neige, au-dessus de l'hôtel du Montenvert.  L'ascension se fait lentement, ça grimpe, ça glisse ou ça colle. Roland rappelle les consignes : « Pieds à 10h10, bien fermement dans le sol, bâtons en recours ». La longue colonne s'ébranle, ça papote mais ça regarde aussi cette vue sublime, panorama apaisant et excitant à la fois. Il faut garder le rythme, écouter ses pulsations, s'arrêter s'il le faut, enlever une couche de polaires (A la boutique de la Maison, tout est là, des gants aux capes de pluie, en passant par les chaussures de montagne ou de neige, une vraie succursale du Vieux Campeur ! ). Arrivée à 15 mns du but, on s'arrête. Christine nous fait une petite séance de respiration. « Inspirez profondément en baissant le diaphragme, Mesdames. Expirez jusqu'au bout... pensez à ce paysage qui vous entoure, écoutez les bruits de la montagne, le torrent en contre-bas, cette Mer de Glace devant vous qui vous aident à chasser les contrariétés. Oubliez les soucis, éliminez toutes les pensées qui vous habitent, ramenez tout à vous, à ce corps ancré dans le sol..... »
Une fois en paix avec nous-mêmes, on redescend vers le Montenvert, pause sandwich et crémaillaire  jusqu'à Chamonix. 
Après l'air et le ciel (un bref rappel aux quatre éléments essentiels..) , cap sur l'Eau, aux Thermes de Saint Gervais qui nous invitent à une pause aquatique.  Ici, l'eau chaude jaillit du sol, comme les montagnes surgissent de la Terre. Pas si simple de se dénuder, d'enlever le foulard ou la perruque, de se glisser dans un maillot de bain qui peut laisser apparaître les stigmates d'une opération mutilante... Pour certaines, c'est la toute première fois.  L'émotion submerge, mais les amies sont là, qui savent et qui entourent avec bienveillance... 
Après un temps de relaxation dans des fauteuils bulles années 70,  petit détour hammam. Est-ce bien raisonnable, après des opérations chirurgicales? Certaines en sortent rapidement, d'autres prennent leur temps. Puis, cheminement vers une piscine d'eau souffrée à 35°. Impression de flotter, d'un corps en lévitation, au repos... Etape suivante dans un labyrinthe à l'extérieur, avec nage à contre-courant, jets massants, petites bulles d'air... On reste là, les pieds dans l'eau et la tête dans les arbres qui rougissent et jaunissent dans cet Eté indien qui se fait peu à peu pluvieux.  Petit passage à la Tisanerie et retour à Chamonix, où nous attend la Cérémonie des Diplômes. 
Nous avons fait notre Everest, chacune à notre manière et pourtant, les résultats sont étonnamment semblables. Nous avions le même sommet à gravir, nous avons amorçé ensemble la descente sur le même chemin A nous maintenant de trouver  nos routes, fortes de cette fabuleuse aventure  commune, point d'ancrage évident vers une Re-naissance tant souhaitée...  

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À Chacun son Everest !
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